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(c) R.LEGAT  

Le bateau Rouge est le Muscadet.

Le bleu est l'Ombrine.

 

 

 Le Muscadet, la magie de la Réussite !

Le Muscadet est un petit voilier de croisière côtière conçu par Philippe Harlé en 1963.

Avec le Corsaire et le Vaurien, il est l'un des voiliers en contreplaqué ayant permis l'essor de la plaisance en France.

De cet esprit ingénieux sont nés d'autres voiliers à bouchains vifs, simples ou multiples, et aux noms tout aussi évocateurs: Armagnac, Cognac, ...

Le Muscadet a été principalement construit en version quillard.

Une version dériveur lesté a aussi été construite mais a rencontré moins de succès.
Peut-être est ce du au fait que le Muscadet est plutôt destiné au large, où il se distingue effectivement par sa stabilité et sa sûreté, qu'à la croisière côtière.
Malgré sa petite taille, il a ainsi été engagé dans diverses traversées TransAtlantiques !

Description

Le Muscadet est un bateau à simple bouchain vif, particulièrement bien adapté à la construction en panneaux de ContrePlaqué (CTP).

Il ne présente donc qu'une simple muraille, à franc bord élevé, percée de trois hublots et un fond sur la semelle duquel est boulonnée une quille se terminant par le lest en fonte de 500 Kg.

Une tonture négative lui confère une esthétique discutable mais permet d'ouvrir les volumes intérieurs tout en contribuant à une meilleure solidité

Le safran est accroché au tableau arrière, ce qui le rend plus vulnérable aux vibrations, au décrochage dans les vagues et à la rupture des aiguillots ou fémelots.
Un aileron sera ajouté après quelques années pour réduire les vibrations et descendre l'
aiguillot inférieur.

Le pont est de type flush-deck, c'est-à-dire continu, et couvre la partie habitable centrale.

Tout à l'avant, une plage placée un peu en contre bas couvre les couchettes en "V".

En arrière, un cocpit placé entre la cloison d'accès et tout à l'arrière un coffre de rangement au volume confortable.

 

Les plans du Muscadet ont fait l'objet de petites adaptations tout au long de sa période de construction:

- Mât métallique en 1970

- A cette époque, les cadènes de hauban sont rentrées afin de pouvoir border davantage le génois
- Le bouge sera augmenté, élevant ainsi la hauteur sous barrot de la partie couverte.

- initialement posé sur un massif en bois permettant la répartition des efforts de compression sur le pont son implantation est modifiée en 1975.
   Il est placé au niveau de la cloison de cuisine qui se charge de répartir les efforts sur l'ensemble de la coque.

-Capot coulissant remplaçant le modèle pivotant, modification des points d'ancrage des haubans, ...

- Ajout d'un aileron pour redescendre les ferrures inférieures du gouvernail.

 

À l'intérieur, la cabine dispose d'une double couchette en V occupant tout l'avant.

A l'arrière, deux banquettes latérales de type "cercueil", càd dont les pieds de l'occupant se glissent sous les bancs du cokpitt extérieur.

Enfin, en son milieu, une petite cuisine sur bâbord et d'une table à cartes sur tribord.
Les banquettes arrières
servent de carré et de couchettes supplémentaires, permettant à quatre personnes d'y séjourner.

La cuisine est par défaut équipée d'un simple réchaud sur cardan et de quelques équipets. Un évier sera ajouté par la suite.

Le jeu de voiles de base comprend une grand voile, un génois léger, un foc, un tourmentin et un spi.

 

En 1996, L'Association des Propriétaires de Muscadet crée une Jauge afin de pouvoir faire concourir équitablement les Muscadets.

 

A sa sortie, dans les années Soixante, son prix avoisinait les 1.450 €uros, le rendant particulièrement abordable.

En 1976, son prix était monté à 6.350 €uros, le classant parmi les plus chers de sa catégorie... Sa production s'arrête en 1979.

 

Depuis, malgré les avancées technologiques, le marché de l'occasion reste assez actif et présente encore des demandes passionnées et des modèles de tout âge et .. de diverses fortunes !

 

  Prescriptions Techniques

 

    Architecte : Philippe Harlé

    Prototype du Muscadet : 1963

    Chantier: Aubin (En Italie le chantier Santini a également fabriqué des Muscadets)

    Longueur de coque : 6,40 m

    Flottaison : 5,50 m

    Largeur : 2,24 m

    Tirant d’eau : 1,10 m ( De 0,70 à 1,10 mètre pour les dériveurs)

    Voilure : 19 m² / 40 m² / Surface grand voile : 10.65 m²

    Surface génois : 14.40 m² / Spi : 34.40m²

    Déplacement: 1200 kg dont 500 kg de lest en fonte.

    Jauge : 3 tx 04

      
                 

 

 De quoi émouvoir un modéliste ?

        

 

L'aventure a commencé par la découverte du MRB n° 200 !

Cette revue du printemps 1978, présentait un article écrit par un modéliste qui avait construit un modèle du Muscadet.
Dépourvu de moyens financiers, je me suis alors servi des petites vues en profil et de haut pour en tirer un plan.

J'en construisis alors un premier modèle de quelques centimètres en guise de prototype et je finalisais par un modèle navigant l'ordre de 1 mètre...

  

Qu'est ce qui m'a séduit dans ce bateau ?

Voilà un bateau qui ne peut que vous inoculer le virus du modélisme !

Un volume maximal pour une petite longueur de coque !
Une finition des détails intérieurs et extérieurs.
Une bonne stabiliité pour la navigation.

Coque à bouchains vifs, elle donne l'illusion d'une construction plus simple qu'une coque en forme, lattée sur membrures.
Je dis bien l'illusion parce que la construction de la charpente, rigidifiée par les serres de bouchain précédant la manipulation et l'ajustage de grands panneaux de CTP sont autant d'aventures qui demandent beaucoup de soin et ... de temps aussi !

 

 Pour ma part, la Magie de la construction d'une telle charpente réside vraiment dans deux choses:

1) La transformation de panneaux plats de CTP en d'agréables volumes qui donnent naissance à une coque de bateau... C'est peut-être évident, ou stupide, à dire mais je trouve cela très motivant et émerveillant ! On donne vraiment vie à un matériaux commun et pas cher !

2) Tout comme pour le vrai, les couples (membrures) du bateau contribuent à délimiter et à façonner les éléments de mobilier (couchettes, cuisine, ...) V. schéma ci-dessous
Ainsi, sans demander plus de temps de construction, vous réalisez un bateau dont tout l'intérieur sera également conforme à la réalité !
Cela en ajoute un peu plus de plaisir lors de la navigation.

 

  

 

Le plaisir de cette construction est de pouvoir réaliser l'aménagement intérieur qui est délimité naturellement par les membrures !

     
                          Les deux écrous "papillon" servent à maintenir la quille de 3Kg600                                                                            Eclairage intérieur, équipements et épontille de mât.

 
                                                        Invitation à la sieste !                                                                                            Le pied de mât. Le hâle-bas est constitué d'un simple ridoir (ici enlevé)


Permission de monter à Bord !          Débouchant de sous la couchette Babord, l'écoute de foc ...

 

Après ce chantier, je dois bien avouer que j'ai gardé une certaine attirance pour les coques à bouchains.

S'en suivirent d'ailleurs OMBRINETHALIA, TADORNA et d'autres projets car je pense avoir archivé, entre-autres, (et tiré en grand modèle) le plan d'un remorqueur à bouchains vifs...
Il doit s'agir du CAUX du Havre.

Muscadet a été construit à quelques exemplaires, au sein de l'atelier A.L.P.M.N que j'animais alors, sur base des plans originaux achetés chez Mr Ph.Harlé.

MRB a également édité le plan du modéliste dont question dans son n° 200.
Ce modéliste y précise cependant avoir augmenté le volume de coque pour parfaire la stabilité de son modèle !?
Disposant également de ce plan, je n'ai pas vérifié dans quelle mesure son plan différait effectivement du modèle original.

Ce plan, reprenant de nombreux détails et techniques de construction de l'accastillage est tout à fait recommandable.

Le MUSCADET constitue assurément un modèle parfaitement adapté à l'apprentissage de la construction de modèles navigant, en bois (CTP) et à la maîtrise de la navigation RC.

Même équipé de son aménagement intérieur, il n'y a aucune difficulté à loger les éléments de radio commande et de contrôle des écoutes.

La construction

A cette époque, l'appareil numérique n'était pas encore sur le marché et je ne disposais pas d'appareil "argentique".

Lorsque je construisis, plus tard, l'OMBRINE, avec la même méthode, je pris la précaution de prendre quelques photos en cours de chantier.

Vous pouvez vous en inspirer pour le MUSCADET.

Je vais néanmoins vous en parler un tantinet.

Le schéma de mise en chantier publié ci-dessus est celui du vrai Muscadet.
Sur le vrai bateau, les couples, ou membrures, sont reliées en leur fond par trois "planches" fixées l'une sur l'autre, formant une semelle en lamellé collé.

1) Pour ma part, j'ai opté pour la construction d'une "quille" classique munie d'encoches dans lesquelles viennent s'emboîter les couples, également crantés à leur base.
C'est la seule différence de méthode de construction comparativement au chantier réel.

Cette quille présentant peu de hauteur, les couples sont engagés sur quelques millimètres seulement.

La charpente ainsi formée est donc particulièrement fragile et vulnérable.

C'est pourquoi je conseille vivement de construire "sur chantier, coque en l'air"; le chantier étant solidaire d'une table munie d'une grande planche de travail.

       ( voir la page consacrée à la construction "sur chantier" )

2) On "file" les couples, les encoches de serres bouchains et l'étrave à l'aide d'une lime. Méthode consistant à limer les bords des couples pour les mettre en alignement
    avec le bordé qui viendra les recouvrir.

3) On procède alors à la pose des serres de bouchain dans les encoches pratiqués dans les "coins" des couples.
    Pour ma part je réalise ces serres en collant deux lattes de 8x4 mm, maintenues par une batterie de pinces à linge, ce qui donne, une fois bien sec, un serre bouchain
    de 8x8 mm lamellé-collé: indestructible !  

    A ce niveau, on pourrait déjà désolidariser la charpente du chantier car les serres de bouchain lui confère déjà une rigidité exceptionnelle.

4) A ce niveau, il est bon de se préoccuper de la manière dont vous allez faire courir le circuit d'écoutes.
   Pour ma part, le treuil se trouve dans le coffre arrière. Le circuit court sur un seul côté. Le bas des couples est évidé pour faire passer l'aller-retour du circuit.
   Une petite poulie de retour est fixée le plus en avant possible, généralement su le premier couple AV.

4) Nous allons maintenant poser le fond. On découpe grossièrement un demi fond sur base d'un tracé exécuté sur le CTP, en faisant courir un crayon tout le long de la quille
    et contre les serres de bouchain. On découpe largement en extérieur de ce trait.
    On met en place cet élément qui aura gagné en souplesse et, après séchage, on ajuste en rabotant et en limant en suivant l'alignement du bouchain.

     A ce niveau ou peut démonter le chantier et travailler sur une coque libre et "volante".

5) On pratique ensuite de la même manière pour les murailles ... 

Vous disposez ici de votre coque et vous prenez vraiment conscience du "volume" de votre bateau.

Reste à fignoler les éléments intérieurs: planchers, couchettes, dessus de meubles, équipets, fond du cokpit, banquettes extérieurs, capot du coffre, ...

Avant de poser le pont et finir l'accastillage.

 

Pour le pont, on pratique encore comme pour les autres éléments: tracé en s'appuyant sur les serres de bouchain de la muraille.

 

Circuit d'écoute

Schéma suivra:

On voit ici l'écoute de Grand voile sortir du fond babord avant du cockpit pour venir se frapper sur une poulie fixée à sa cloison arrière.

Le circuit court dans les volumes couverts des ameublements et est donc invisible lorsqu'on regarde à l'intérieur du bateau !

 

Astuces:

Pour la fixation des haubans, j'ai utilisé un rail alu de rideaux en forme de I, scié pour lui laisser la forme d'un T.
Il est alors aisé d'utiliser les fixations métalliques munies d'un piton à vis pour bien positionner les haubans

  

                                          Fixation des ridoirs de haubans sur des rails alu de rideau                                                                                                                        Le safran et la quille proviennent d'un Classe M (Plomb de 3Kg600). Idéal pour ce modèle de 1 Mètre !

 

Par rapport au vrai Muscadet, le safran n'est pas fixé sur le tableau arrière. Un tube logé dans le coffre arrière constitue l'axe du safran. Le servo de direction et le servo-treuil sont dans le coffre.

Autre petite coquetterie qui améliore l'allure du Muscadet: le bandeau gris, qui est en réalité une zone peinte d'une couleur distincte de la coque, est ici constitué d'une "préceinte" rapportée sur la coque.
 
 

 

 

 
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